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Donner un toit à des familles

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Objectif global

Permettre à des enfants et des familles en situation de grande vulnérabilité d’accéder à un habitat décent grâce à la construction ou à la réhabilitation de maisons familiales. Ce programme vient compléter plusieurs actions menées dans la région : accès à l’eau potable, santé de la mère et du nouveau-né, parrainage d’orphelins, création et fonctionnement d’une bibliothèque ludothèque, lutte contre la malnutrition, construction ou remise en état de systèmes d’adduction d’eau.

Impact

Permettre à des enfants d’avoir un toit répond à un besoin vital, conformément à la Déclaration Internationale des Droits de l’Enfant. Ce programme contribue très positivement à l’amélioration des conditions sanitaires, sociales et éducatives de ces enfants.

Contexte

Bien que les événements du génocide de 1994 se soient éloignés, et après la pandémie du sida, la situation de nombreux enfants reste très préoccupante au Rwanda. Il s’agit d’orphelins de père, ou de père et de mère, recueillis par des grands parents ou par des familles très pauvres, elles-mêmes sans ressources, voire des enfants isolés ou vivant en groupe appelés « chef de ménage ». En 2020, des inondations catastrophiques dans les collines du Nord ont souligné la précarité de certaines habitations et l’urgente nécessité des travaux à faire.

La pandémie liée au COVID et la récente augmentation du prix des denrées alimentaires a aggravé la situation économique des familles les plus pauvres. La crise générée par la pandémie est à l’origine d’une recrudescence sévère de la pauvreté. Selon un rapport de la Banque Mondiale (17 avril 2022), « le taux de pauvreté, en 2021 devrait atteindre un niveau supérieur de 5,1 points de pourcentage à celui estimé dans un scénario sans COVID ce qui correspond à 550 000 pauvres supplémentaires. La détérioration de la nutrition et l’accès plus limité aux services de santé, conjugués aux pertes apprentissage dues à la fermeture des écoles et au risque accru d’abandon scolaire menacent d’effacer plusieurs décennies de progrès dans le développement du capital humain ».

De nombreux enfants et familles ont été identifiés dans les districts de Gicumbi et de Gatsibo dans le nord et l’est du pays comme personnes isolées et sans soutien. Certains enfants orphelins, regroupés en fratries, vivent dans des maisons insalubres, sans vrai toit pour les abriter. D’autres vivent avec une famille dont la maison est délabrée. Ainsi 5 à 8 personnes peuvent vivre dans quelques mètres carrés, mal protégées de la pluie.

Un programme a été entrepris à partir de 2006 par L’Appel, à qui se joint Coline en Ré, pour réhabiliter des abris laissés par des parents disparus ou pour consolider et souvent reconstruire entièrement des maisons afin de permettre aux familles accueillantes de vivre dans des conditions décentes, 170 maisons ont été construites, réhabilitées ou reconstruites entre 2006 et 2021. L’accessibilité à l’eau potable reste un problème majeur pour ces familles vulnérables. Beaucoup d’habitants font plus de 2 heures de trajets pour accéder à un point d’eau.

Le programme

Il s’agit de continuer l’action entreprise depuis 2006 et de construire, en 2023, 15 nouvelles maisons familiales et d’améliorer l’accessibilité à l’eau potable. Ces maisons seront situées dans les secteurs (communes) de Byumba et Kyiombé (District de Gicumbi) et de Muhura (District de Gatsibo).

Construction d’une maison :

Les maisons sont bâties selon le modèle local, simple et économique. Leur surface est de 7m x 6m avec 2 cloisons transversales aménageant 1 grande pièce, 2 chambres et une pièce de rangement. La cuisine, sous un petit bâti, et les latrines sont toujours à l’extérieur. La maison compte des huisseries en bois : 2 portes extérieures, 4 fenêtres et 4 portes intérieures (elles sont fabriquées en série en bois et sont disponibles localement).

Sur une fondation faite de grosses pierres scellées dans une tranchée de 30 cm de profondeur, les murs sont montés en briques adobe (mélange de terre et de paille coulé dans un moule et séché au soleil). La charpente est en bois d’eucalyptus, mis en place dès l’abattage avant le durcissement du bois. Le toit est en plaques de tôle type 32 BG, soit achetées sur le marché local, soit importées d’Ouganda. Il y a des gouttières avec récupération de l’eau de pluie.

Les maisons sont pré-équipées et pour certaines, équipées d’une installation électrique sommaire mais robuste (2 prises et 4 points d’éclairage). Le gouvernement rwandais a fixé l’objectif d’amener l’électricité dans tous les villages fin 2022. Les maisons de L’Appel Rwanda accompagnent ce programme d’électrification rurale.

Certaines maisons se trouvent à quelques mètres d’un réseau d’eau public ; grâce à la société publique « Wasac » ces maisons pourront être raccordées et avoir l’eau courante.

L’entreprise responsable de la construction accorde une garantie d’un an pour d’éventuelles malfaçons.

Propriété du terrain :

Il est défini par les services du cadastre du secteur (commune). Le plus souvent, les bénéficiaires sont propriétaires ou ont hérité du terrain de leurs parents disparus. Si ce n’est pas le cas, c’est le secteur (commune) qui attribue le terrain, ou bien une église locale qui procure une parcelle dont elle peut disposer.

Chaque bénéficiaire potentiel doit démontrer que la parcelle lui appartient. Il doit présenter le document de titre de propriété de sa parcelle, lequel document est délivré par les services fonciers de l’état. En dehors des grandes villes, le cadastre n’est pas toujours bien défini et les autorités locales ont une certaine latitude pour confirmer la propriété d’un terrain déjà occupé.

Procédures appliquées pour effectuer et contrôler les travaux :

C’est L’Appel Rwanda, qui a la responsabilité de choisir l’entreprise en charge de planifier et réaliser les travaux. Cette entreprise recrute les ouvriers et achète les matériaux.

Pour chacun des secteurs concernés (Byumba, Kiyombe et Muhura), il y a une équipe de trois personnes qui contrôle les travaux au jour le jour. Le Pasteur Claude Mutabazi, vice-président de L’Appel Rwanda, fait la coordination de ces trois équipes sur les trois sites. Chaque responsable de site est informé de l’évolution des travaux.

Les bénéficiaires du logement sont toujours associés aux travaux, ils en réalisent eux-mêmes une grande partie : travaux de terrassement, fabrication des briques adobe, crépissage des murs, entretien du toit, surveillance de l’écoulement des eaux et travaux d’agencement de la parcelle environnante. Ces travaux communautaires bénévoles sont nommés Umuganda et représentent environ 35% du coût total de la construction.

Les techniques utilisées ont bénéficié au cours des années des conseils de plusieurs experts internationaux et notamment de :

  • Madame Dominique-Cécile VARNAT, responsable du service Solidarité Internationale à la Fondation Abbé Pierre lors d’une mission au Rwanda en octobre 2016.
  • Le rapport de Madame Dominique-Cécile VARNAT a été analysé en mars 2017 par un autre expert : Monsieur Olivier MOLES de CRAterre (Centre international de la construction en terre) et les options retenues ont été validées. CRAterre basé à Grenoble est un organisme scientifique qui œuvre à la reconnaissance du matériau terre afin de répondre aux défis liés à l’environnement, à la diversité culturelle et à la lutte contre la pauvreté.
  • Pour le programme 2023, La fondation Artelia fournira un mécénat de compétence par mise à disposition d’un ingénieur rwandais. Cet ingénieur apportera son expertise technique et ses connaissances des prix des matériaux. Artelia est une entreprise d’ingénierie active, entre autres, dans les secteurs du bâtiment, de l’eau et de l’énergie qui, par l’intermédiaire de sa filiale « SHER Consult Ltd », est implantée depuis de nombreuses années au Rwanda. La fondation Artelia a déjà soutenu un programme d’adduction d’eau en 2013.

Bénéficiaires du projet

Environ 80 personnes dont 60 enfants pour l’année 2023

La collaboration étroite avec les autorités locales permet d’identifier les bénéficiaires ; à noter que le gouvernement Rwandais a mis en place un classement qui permet d’identifier les ménages les plus pauvres. Pour chacun des trois secteurs géographiques concernés (Byumba, Muhura, Kiyombe), une commission, composée de représentants de l’Appel Rwanda et des chargés d’affaires sociales locaux, est responsable de la sélection finale.

Les critères de choix sont dans l’ordre :

  1. Enfants « chefs de ménage » regroupés par fratrie ou en groupe d’amis du même âge
  2. Veuves entourées d’orphelins
  3. Parents souffrant du sida
  4. Familles ayant recueilli un ou deux orphelins, parfois les plus pauvres du village (dont handicapés physiques)

Suivi, évaluation, contrôle

Court terme

Une équipe locale chargée du suivi et de l’évaluation a été constituée. Elle est dirigée par le vice-président de L’Appel Rwanda, Claude Mutabazi, il coordonne une équipe de bénévoles pour chacun des secteurs concernés : Byumba, Muhura, Kiyombe.

Les personnels de L’Appel et L’Appel Rwanda sont en contacts réguliers grâce aux moyens de communication électronique (courriel, vidéoconférence). Au minimum, une réunion mensuelle par vidéoconférence est organisée ; au cours de cette réunion, les besoins sont analysés en détails, il en va de même pour le suivi et la réalisation des travaux.

Chaque année, une mission de L’Appel se rend au Rwanda. A cette occasion, toutes les maisons en cours de construction et les sites planifiés sont visitées. Si nécessaire, une seconde mission intermédiaire est organisée.

Contrôle des coûts : L’Appel Rwanda gère l’argent reçu de L’Appel. Tous les trimestres, les factures d’achat des matériaux sont adressées par L’Appel Rwanda à L’Appel pour contrôle et validation, un contrôle précis est ainsi fait.

Moyen terme

Une évaluation des résultats obtenus au cours des 10 dernières années sera réalisée dès que possible par une structure externe. Les conditions de cette évaluation sont en cours d’élaboration (méthode, financement), l’objectif est de faire cette évaluation en 2023.

Cette évaluation mesurera les résultats obtenus par rapport aux objectifs fixés : amélioration de l’habitat des enfants et des familles vulnérables et impact social sur la vie de ces habitants.

Méthodes d’évaluation prévues :

Chaque année, une mission de L’Appel se rend sur place pour évaluer les besoins et contrôler les réalisations et la bonne tenue des comptes.

Un rapport annuel incluant les comptes est préparé par L’Appel Rwanda, ce rapport est certifié par un contrôleur indépendant.

Un évaluateur externe à L’Appel sera utilisé pour évaluer le programme des maisons construites depuis 10 ans. La méthode et les conditions de cette évaluation sont en cours de développement.

Le partenaire local

L’association L’Appel de l’Avenir des Enfants du Rwanda (appelée dans ce document L’Appel Rwanda) a été créée en 2004, c’est une association à but non lucratif, elle est située à Byumba dans le District de Gicumbi, Province du Nord.

Cette association dirige de nombreux programmes en coopération avec L’Appel : santé de la mère et du nouveau-né, parrainage d’orphelins, lutte contre la malnutrition des écoliers, création d’une bibliothèque ludothèque pour les enfants du secteur de Byumba, construction ou remise en état de systèmes d’adduction d’eau gravitaires pour les villages de montagne, et construction de maisons familiales, objet de la présente demande.

Le Comité de direction de L’Appel Rwanda est composé de trois pasteurs bénévoles dont Etienne Bakweli (président) et d’un secrétaire exécutif.

L’équipe en charge du projet

Avec 170 maisons construites ou réhabilitées depuis 2006, L’Appel a acquis une grande expérience dans la conduite et la mise en œuvre de ce projet.

Les personnes de L’Appel en charge du projet sont Christophe Lapras et Benoit Mollaret.

Christophe Lapras a une bonne expérience du suivi des projets immobiliers, il a notamment supervisé, pour le compte de L’Appel, la réhabilitation du service de néonatalogie de la maternité de Ho Chi Minh- Ville, au Vietnam.

Benoit Mollaret a trente ans d’expérience dans la gestion de projets immobiliers. Il était responsable des services généraux et de l’environnement hygiène et sécurité d’une grande entreprise française.