Une petite histoire de la grande musique
Frédéric Chopin et Frantz Liszt
Frédéric Chopin nait en 1810 en Pologne. Frantz Liszt en 1811 en Hongrie. Leurs caractères les opposent absolument. Mais, ils ont le feu sacré en partage, une amitié puissante et une admiration réciproque. Ensemble, et en même temps, ils vont bouleverser l’histoire du piano et plus largement l’histoire de la musique.
Tous deux sont des prodiges. Très jeunes ils font parler d’eux dans les salons et les cours européennes. Et très vite, leurs chemins divergent : Liszt veut embrasser le monde quand Chopin choisit l’intimité.
Liszt donnera plus de 1000 concerts publics, parfois plusieurs par jour. Sa présence déclenche une véritable hystérie, la « Lisztomania », on arrache ses gants, on ramasse ses cigares comme des reliques …
Chopin ne donnera qu’une trentaine de concerts publics dont, semble-t-il, seulement trois dans une grande salle « je préfère jouer pour trente personnes qui m’écoutent que pour trois cents qui bavardent. Parfois il exigeait qu’on éteigne les bougies pour ne pas voir le public.
Les deux artistes se rencontrent à Paris au début des années 1830. Quand Chopin se met au piano, Liszt est bouleversé ; « Cet homme est un monde sonore à lui seul ». De son côté, Chopin confie « Liszt a des ailes au bout des doigts ». Un soir, on les fait jouer l’un après l’autre. Un invité résume : « Liszt est la foudre. Chopin fait lever la lumière de la lune ».
Leur amitié est sincère et leur conception de la musique sont opposées. Chopin écrit des œuvres intimes et parfaites, nocturnes, mazurkas, préludes, …, où chaque notre compte absolument indispensable. Liszt rêve de grandes fresques sonores, de poèmes symphoniques, de cathédrales musicales.
Chopin admire Liszt pour son audace et son imagination : « Pour jouer Liszt, il faut être Liszt. » Liszt vénère Chopin pour sa pureté : « Si j’ai fait crier le piano, Chopin lui a appris à Parler. »
Chopin meurt en 1849. Liszt n’est pas à Paris pour ses obsèques, il le regrettera toute sa vie et lui rendra hommage jusqu’à ses derniers jours. Dans ses concerts, il joue ses Nocturnes et il répète à ses élèves : « Pour comprendre le piano, commencez par Chopin. »
Leurs amis ont témoigné admirablement : Schumann « Chopin, des canons cachés dans les fleurs. Liszt, un Titan ». Clara Schumann : « Liszt impressionne, Chopin Bouleverse. » Berlioz : « Chopin est une prière. Liszt une tempête. Heine : « Liszt est un incendie. Chopin une larme qui ne tombe Jamais. »
Deux chemins, deux langues, une même flamme.
