SALLE COLONNE, Samedi 14 février 2026 à 19h30, 94 Boulevard Auguste Blanqui 75013 Paris
Au programme: Beethoven, Ravel, Chopin
C’était au Nolinski Venezia, mai 2025
Je ne connaissais pas Diana, je ne l’avais jamais entendue. Ce soir-là, elle n’était pas seulement une interprète talentueuse. Elle était la Musique.
Sous ses doigts, le toucher à fleur de peau a fait jaillir la poésie de chaque phrase ou, au contraire, fait rugir la violence d’autres moments. Je percevais en elle une vérité intérieure, une sincérité simple et vraie qui exalte avec intelligence la beauté de l’œuvre. Il me semblait découvrir Chopin pourtant rencontré il y a bien longtemps. Comme plus tard, à l’écoute d’un enregistrement, les oiseaux tristes de Ravel promenaient lentement leur mélancolie devant mes yeux fermés. Plus tard encore, je m’imaginais assis sur la terre de Beauce de mon enfance, écoutant la Vallée des Cloches chanter un opéra de village en village. Emotions.« Ce n’est pas le piano qui émeut, c’est la chair de celui qui le touche » Clara Haskil.
Et les silences… Que serait la musique sans les silences ? Le silence sublime une note, une phrase. Diana habite le silence comme le son. Elle en possède le sens du moment, de la durée, la profondeur, qui illuminent la phrase passée et prépare celle à venir. Art suprême qui demande courage et intériorité. « Le silence après la musique est encore la musique » disait Rainer Maria Rilke.
A des années-lumière de la seule virtuosité, Diana fait parler la musique juste et vraie. Vladimir Horowitz « Le musicien ne joue pas une œuvre : il s’y efface pour qu’elle parle à travers lui » Ainsi joue Diana Cooper. Une grande artiste.
